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Césure à Osaka

Mis à jour le 23 mars 2020
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La césure m'a permis de pouvoir choisir des cours à l'université d'Osaka qui touchaient à des domaines que l'ENSIMAG ne couvre pas. De plus, j'ai eu la possibilité de travailler dans un laboratoire de recherche.

Originaire de Lille, c'est avec joie que j ai rejoint l'ENSIMAG en 1999 pour y commencer ma formation d'ingénieur après 3 ans de prépa. D'une part la formation ENSIMAG m'a permis d'acquérir de sérieuses connaissances en informatique d'une part, et d'autre part elle m a permis, comme on dit dans le langage courant, de m'ouvrir au monde et aux différences de vies et de cultures.

Après la première année de tronc commun et une deuxième année spécialisée en statistique, j ai eu l'opportunité de pouvoir prendre une année de césure afin de réaliser un échange avec l'université de Osaka (au Japon), ceci dans le cadre du programme 8 (programme peu connu d'échange entre les universités françaises et les 8 universités d'État japonaises). Je fus donc accueilli à l'université d'Osaka avec 26 autres étrangers venant de 17 pays différents dans le cadre du programme Osaka University Short-Term Student Exchange Program : OUSSEP (http://ex.isc.osaka-u.ac.jp/oussep/)

Contrairement à la plupart des personnes qui partent en échange dans un cadre universitaire, aucun crédit de cours ne pouvait être transféré vers l'ENSIMAG, ce qui explique donc que ce fut une année de césure. Certain diront que c'est dommage, mais je considère plutôt ça comme une chance. Ceci m'a permis de pouvoir choisir des cours à l'université d'Osaka qui touchaient à des domaines que l'ENSIMAG ne couvre pas comme : media et communication, biologie, littérature asiatique, ... De plus le programme OUSSEP permet à ses étudiants de travailler quelques heures par semaine dans un laboratoire de recherche. Je me suis donc investi dans la vie d'un laboratoire japonais, le laboratoire de recherche sur les systèmes intelligents : http://w3.sys.es.osaka-u.ac.jp/index-e.html.
Ce travail de recherche m'a permis d'une part de découvrir le domaine de la reconnaissance de visage et d'autre part d'être intégré comme membre à part entière d'une petite communauté de japonais : la communauté du laboratoire. J'ai ainsi pu appréhender la culture japonaise et la culture du travail des japonais, en y étant intégré directement, ce qui n'est pas chose facile pour un étranger, le Japon étant un pays plutôt traditionaliste et conservateur.

Le dernier gros atout de ce programme d'échange est le nombre de nationalités et de cultures différentes qui le compose. Les cours en anglais permettent un vrai échange culturel et un véritable échange de points de vue. Je me rappelle tout particulièrement les cours de media et communication du 2e semestre 2002 où notre professeur nous laissait la parole sur les attentats du 11 septembre 2001 et leur conséquence du point de vue mondial. C'est lors de ces échanges entre personnes de nationalités et donc de cultures différentes que l'on perçoit toutes les différences entre les américains qui considéraient ces attentas comme une agression, les européens (français, italiens, ... ) qui étaient contre la guerre en Afghanistan comme réponse à ces actes et les asiatiques (chinois, thaïlandais, coréens, ...) qui n'avaient aucune opinion et ne semblaient en rien concernés par ce drame.

En ce qui concerne le cadre mis en place pour cet échange, je dois dire qu'il est idéal. En effet le ministère de l'éducation japonais attribue des bourses afin de favoriser les échanges entre le Japon et le continent. Ainsi, j ai bénéficié de billets d'avion aller-retour et d'une bourse de près de 800 euros par mois pendant le temps de mon séjour. De plus l'université met à disposition pour 150 euros par mois des logements, ce qui m'a donc permis de ne pas avoir à financer ce voyage.

Suite à cette année de césure, je suis donc rentré à l'ENSIMAG où j'ai réalisé ma 3e année en parallèle du DEA Imagerie et Vision Robotique. Suite à quoi, j ai renoncé à repartir pour une thèse au Japon et ai commencé à travailler en tant que consultant pour HP C&I (consulting et intégration) division Europe. J'ai intégré une équipe de customisation et delivery d'un progiciel de détection de fraude dans le domaine de la téléphonie. L'équipe avec laquelle je travaillais étant basée à Milan, j ai commencé par quelques mois de formation à Milan afin de prendre connaissance sur le progiciel avant de commencer à être productif. Il va de soi que les opérateurs téléphoniques, clients de ce progiciel sont basés dans les capitales. Je suis donc intervenu pendant quelques mois en Egypte puis quelques mois en Grèce et enfin à Paris pour mettre en place ou migrer des systèmes. J'ai de plus eu à travailler avec différentes équipes de développement et de conseil basées aux États-Unis et en Inde.
La faculté à partir, intégrer des équipes locales, parler anglais, se faire accepter dans des équipes italienne, grecque et égyptienne, dont les cultures et le monde de travail sont différents des nôtres, m'est venu sans aucun doute de la faculté de communiquer et de comprendre les autres et leur problématique que m'a apporté mon année au Japon. Une ouverture d'esprit et une ouverture sur le monde qui fut grandement appréciée lors de mes diverses interventions. De plus la formation reçue a l'ENSIMAG, même si elle parait parfois ne donner qu'une demi-teinte des certaines technologies, m'a permis d'avoir un niveau d'expertise bien au dessus de la moyenne et de m'adapter aux différentes problématiques rencontrées.
Depuis peu, j'ai quitté HP et la France pour aller travailler dans une SSII suisse et me confronte donc à une autre culture du travail, un autre mode de pensée qui même s'il est proche de celui des français diffère en pas mal de points, tels que les acquis sociaux, les permis de travail, les lois suisses, ... De cette expérience je ne peux cependant pas parler beaucoup pour le moment du fait qu'elle est toute récente.


En tout cas, voici mes conseils aux ENSIMAG suivants
  • Partez à l'étranger et si possible hors de l'Europe afin de découvrir des modes de vies vraiment différents.
  • Profitez de ces expériences pour apprendre le plus possible sur les autres et vous même.
  • Une expérience de ce type permet aussi d'apprendre une, voire deux langues (dans mon cas le japonais et une nette amélioration de l'anglais) ce qui vous ouvre des portes pour la suite.
  • La formation ENSIMAG vous donnera un recul et une expertise technologique qui vous permettra de vous adapter à toutes les problématiques et à aborder le monde du travail sereinement.

Bruno Lenski (2003 et 2004)

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