Pionnière dans le secteur du traitement de l'information, l'ENSIMAG forme depuis près de 50 ans des ingénieurs de haut niveau à double compétence mathématique et informatique. INP Grenoble TELECOM a été créé en 1999 pour répondre aux besoins des entreprises du secteur des télécommunications. C'était une formation commune à l'ENSERG et l'ENSIMAG, ayant son propre recrutement sur Concours Communs Polytechniques.

À la rentrée 2008, dans le cadre d'une réforme pédagogique large qui conduit à regrouper les écoles du groupe Grenoble INP, l'ENSIMAG et INP Grenoble TELECOM deviennent une seule et même école, l'Ensimag.
Roger MOHR et Gérard MICHEL, directeurs des deux formations vous expliquent ce choix.
Pouvez-vous tout d'abord nous exposer en quelques mots les raisons de ce regroupement ?Roger MOHR : La convergence des télécommunications et du traitement de l'information rendent caduque la séparation qui existait encore ; de nombreux cours étaient communs, et les diplômés se retrouvaient souvent dans des métiers similaires.
Gérard MICHEL : La réforme pédagogique de l'INP Grenoble avait pour objectif la création de nouvelles écoles en nombre plus réduit, et qui correspondaient mieux aux grands défis scientifiques, technologiques, et sociétaux. L'association dans une même école de l'ENSIMAG et de TELECOM permet de répondre aux défis nouveaux qui sont dus aux développements extraordinaires des technologies de l'information, de la communication et de la géolocalisation.
Quels sont les contours de la nouvelle formation d'ingénieur Ensimag ?
RM : La formation délivre une base fondamentale solide correspondant au traitement de l'information, avec un accent mathématique fort.
GM : La partie scientifique et technique de ce tronc commun permet de maîtriser la modélisation des systèmes complexes. L'autre partie donne une connaissance appliquée au travers de projets concrets, l'apprentissage de l'innovation et de la création d'entreprises, ainsi que l'aptitude à agir dans un contexte international et multiculturel.
RM : Il y a 5 « filières » qui se greffent sur ce socle commun :
- Systèmes d'information ;
- Ingénierie financière ;
- Modélisation mathématique, images et simulation ;
- Systèmes et logiciels embarqués ;
- Télécommunications.
Des options permettent à chaque étudiant d'approfondir selon ses goûts et ses compétences.
GM : Bien sûr, l'école réaffirme une large ouverture à l'international en offrant des parcours tout en anglais et des filières communes avec des établissements étrangers de réputation mondiale.
Les ingénieurs formés dans la nouvelle Ensimag vont-ils garder la double compétence informatique-mathématiques qui fait leur spécificité ?RM : Cette double compétence, c'est la marque de l'Ensimag. Ce sont les capacités d'abstraction de nos ingénieurs qui permettent de dégager les modèles conceptuels des problèmes concrets et, à partir de là, d'élaborer des solutions puissantes.
GM : Effectivement, c'est vraiment la spécificité de l'école, la marque de fabrique en quelque sorte. C'est d'ailleurs ce qui a justifié en partie le choix du nom de la nouvelle école : nous avons souhaité garder le « label » ENSIMAG.
Le nombre d'étudiants qui vont entrer en 1e année va augmenter, allez-vous modifier vos modalités de recrutement ?RM : En fait, le nombre d'élèves admis en 1e année sera légèrement inférieur au total admis à l'ENSIMAG et au département TELECOM. Ce qui change pour les CCP par rapport à l'ancienne ENSIMAG, c'est le nombre de places que nous ouvrons sur chaque banque : 110 en MP, 20 en PC, 25 en PSI et 5 places en PT. Nous allons également recruter 20 étudiants parmi les élèves du Cycle Préparatoire Polytechnique, la prépa intégrée des 3 INP.
GM : En 2e année, les sections internationales apporteront des flux d'étudiants supplémentaires.
Et puis le nombre d'étudiant augmentera aussi en 1e année par la création d'une section par apprentissage.
RM : Ce sera une formation adaptée à des jeunes différents. A partir d'une sélection rigoureuse des candidats, nous sommes convaincus de pouvoir former au plus haut niveau des jeunes que nous n'aurions pas pu accueillir autrement.
Que deviennent les élèves-ingénieurs qui sont actuellement en 1e et 2e année, quelle formation vont-ils suivre, quel diplôme auront-ils ?
GM : En période transitoire, les cursus suivis sont peu ou pas modifiés. En revanche, la filière intitulée « Systèmes et logiciels embarqués », qui entre dans la nouvelle maquette pédagogique, sera ouverte à tous les élèves entrant en 2e année dès la rentrée 2008.
RM : Pour les diplômes, la règle est celle de la dernière inscription. Par exemple : les étudiants qui sont actuellement en 2e année TELECOM s'inscriront en 3e année dans la nouvelle école Ensimag, ils pourront donc recevoir un diplôme Ensimag s'ils le souhaitent.
La nouvelle école s'appelle Ensimag, vous avez choisi la continuité contrairement à d'autres écoles de Grenoble INP, pourquoi ?RM : La qualité du label ENSIMAG est reconnue par les entreprises et par les étudiants et le repositionnement de la nouvelle Ensimag ne change pas fondamentalement. Dans ces conditions changer de nom ne fait pas de sens.
Comment réagissent les entreprises partenaires vis-à-vis de ce regroupement ?GM : Les entreprises de nos domaines ont elles-mêmes pratiqué la convergence des télécommunications et des technologies de l'information. On peut donc dire qu'elles nous ont précédé dans cette évolution. Elles considèrent qu'il s'agit là d'un ajustement naturel par rapport à leurs activités.
RM : Oui, effectivement, sauf pour quelques spécialités elles recrutaient déjà dans le vivier ENSIMAG+TELECOM. Notre association d'anciens l'AAE Ensimag regroupait déjà les ENSIMAG et les TELECOM, et les industriels qui sont membres des Conseils des deux formations se sont prononcés clairement pour le rapprochement.
En savoir plus sur la nouvelle Ensimag :
présentation des 5 filières