De l'entomologie aux jeux vidéos, découvrez le parcours de Virgil

De joueur curieux à créateur indépendant, Virigil se livre sur sa vision du jeu vidéo et revient sur le parcours qui l’a mené à créer autrement.

De la biologie au numérique : un parcours atypique 


Mon parcours est assez atypique. J'ai obtenu un bac S en 2017 et je suis parti dans une prépa BCPST (Biologie et Chimie) en vue de devenir entomologiste. Je n'y suis pas resté très longtemps : la prépa n'était pas un environnement qui me convenait, mais surtout, j'ai revu mes plans de carrière. Je me suis tourné vers une filière qui me plaisait tout autant que l'entomologie, mais avec des perspectives de carrières plus "simples" : le développement d'applications et de jeux vidéo. J'ai donc rejoint l'IDMC (Institut du Digital Management et Cognition) à l'université de Lorraine en Licence MIASHS (Mathématiques et Informatique appliqués aux Sciences Humaines et Sociales) au cours de l'année. J'ai obtenu ma licence MIAGE (Mathématiques et Informatique Appliqués à la Gestion des Entreprises) en 2020 durant la pandémie.

C'est important de noter que j'ai fondé mon business de free-lancer en novembre 2019. J'ai décroché mon premier contrat (avec Superpitch) en 2020 durant le second semestre de ma licence et ce contrat me permit d'effectuer le stage de trois mois obligatoire en fin de licence. 

J'ai continué dans la même entreprise en CDD jusqu'en début 2021 pour ensuite retourner à mon activité de freelance. Mon réseau de clients était assez étoffé grâce à mes contacts chez Superpitch, j'ai pu ainsi trouver plusieurs contrats chez My Science Work, la banque fédérale Allemande, la Fondation Jérôme Lejeune et quelques PME, dont certaines en jeux vidéo. Notez que la majorité de mes contrats étaient en développement web. Et c'est bien là mon problème : le développement web était très bien pour mettre du pain sur la table, mais j'ai toujours préféré le développement de jeux vidéo, bien qu'il soit en général moins bien payé qu'un développeur web ou système.

Cependant, juste avec une licence et pas de portfolio dans le jeu vidéo, c'est impossible de trouver un emploi dans cette industrie. Après une longue recherche, j'ai décidé de quitter ma région pour rejoindre Grenoble INP - Ensimag, UGA en septembre 2022 en M1 MoSiG pour pouvoir me faire une place dans cette industrie si compétitive et décrocher finalement un master.
 

Transformer sa passion en projet


Le projet que je porte est la création d'un studio de jeux vidéo relativement petit dans lequel je peux créer des jeux en conservant une liberté créative large et qui entretient un lien de transparence absolue avec ses joueurs. Pour permettre cette transparence et trouver une audience, je présente le développement des jeux et des outils du studio sur YouTube sous la forme de streams en tant que VTuber (plutôt que d'utiliser une caméra pour montrer mon visage, j'utilise un avatar qui reproduit mes mouvements par face-tracking). Ça me permet de protéger une partie de ma vie privée pour que, s'il s'avère que je gagne une audience substantielle, je puisse sortir dans la rue sans qu'on me reconnaisse.


Donner vie à sa vision du jeu vidéo 


J'ai toujours été passionné par le développement de jeux vidéo. J'ai commencé à faire des petits jeux sur RPG Maker VX Ace au collège et appris à programmer en Ruby pour dépasser les limitations du système de combat de RPG Maker. Aucun de ces jeux ne sont parus, ou étaient commercialement viables, mais c'était très sympa à faire et j'en garde de très beaux souvenirs.

Cependant, tout n'est pas rose dans l'industrie du jeu vidéo. La majorité des travailleurs dans cette industrie sont mal payés et surmenés. Il n'est pas rare de trouver des boites avec des taux de burnout élevés, voire des travailleurs qui se reconvertissent dans d'autre industrie après plusieurs années. Mais ce n'est pas tout : les pratiques de monétisations sont souvent prédatrices et agressives pour les joueurs. Ces dernières années, les prix des jeux ont augmenté tout en offrant une qualité déclinante. Mais cette augmentation des prix ne s'est pas transcrite sur la fiche de paye des milliers d'individus qui sont à l'origine de la création de ces jeux.

Honnêtement, les joueurs méritent mieux. Les artistes, compositeurs, musiciens, écrivains, développeurs, community managers, designers, traducteurs et commerciaux méritent mieux. Autant, je ne pense pas pouvoir changer l'industrie à mon échelle très humble. Autant, je souhaite créer un environnement dans lequel les joueurs sont respectés, savent en toute transparence ce sur quoi ils investissent leur argent. Et où les personnes qui travaillent à mes côtés sont traités avec respect tout en étant rémunérées correctement.


Un futur ambitieux


À court terme, je souhaite commercialiser les jeux d'horreur 2D sur lequel je travaille et présente son développement sur ma chaîne YouTube. À long terme, je souhaite développer mon propre moteur de jeux vidéos en Rust avec du scripting en Haskell Open-Source et gratuit pour donner des alternatives aux moteurs traditionnellement très orientés objets et implémentés en C++. Ça et évidemment, trouver une audience pour pouvoir vivre de cette activité. Et qui sait, peut-être open-sourcer mes prochains jeux à l'avenir ?
 

Le personnage en bleu représente le chat, fidèle companion du joueurs (personnage violet) qui lui permet d'avoir l'information d'où se trouve le monstre (personnage rouge) grâce à la lumière qu'il produit.

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