Comment concilier école d'ingénieur et pratique artistique de haut niveau ?
Grâce à mon aménagement d'études en tant qu' artiste de haut niveau, je bénéficie de plusieurs aides qui me permettent de maintenir l'équilibre entre mes études et ma discipline. Tout d'abord, j'ai la chance d'avoir accès à des salles où je peux m'entraîner librement durant la semaine, ce qui est très pratique lorsque j'ai des moments de libre, ou bien après les cours. De plus, je suis dispensé de plusieurs cours, ce qui me permet d'alléger un peu la charge de travail à la maison pour me concentrer plus sur le breaking. Si je suis amené à être absent pour des compétitions, représentations ou autres, je préviens la scolarité et mon absence sera justifiée, et je peux compter sur mes potes pour rattraper ensuite les cours. Enfin, en cas d'événement majeur ( comme les championnats de France à l'île de la Réunion en juin), la Fondation de Grenoble INP dispose de bourses d'excellences dont j'ai pu bénéficier pour financer une partie de mon voyage.
A quelle hauteur (volume horaire) pratiquez-vous ?
Je fais du sport entre 15 à 17h par semaine environ. Cela comprend le breaking (10h), le footing ( 30 min- 1h), 3 séances de musculation ( 4-5h), et une séance de gymnastique (2h).
Quels sont vos autres loisirs ?
A côté de mes études et mon art, je pratique aussi le piano depuis mon enfance, je suis passionné de cuisine également, et plus généralement j'aime beaucoup découvrir les cultures du monde par le biais de la nourriture. J'aimerai beaucoup voyager à travers le monde dans cet objectif culinaire, mais aussi pour découvrir les différents styles de danse qui animent les cultures. Sinon, être affalé dans mon canapé et regarder des séries et manga est sûrement le domaine où j'excelle le plus actuellement
A quelle filière vous destinez-vous ? et quel serait le job de vos rêves ?
Je suis actuellement en ISI, car le domaine de l'informatique m'intéresse beaucoup, notamment en matière d'innovation technologique et de sécurité. Ce sont des secteurs où j'aimerai travailler plus tard, bien que je sois plutôt ouvert sur le sujet.
Quelles compétences artistiques sont reproductibles dans le domaine des études ? Qu'est-ce que cela vous apporte ?
Le travail technique du breaking est minutieux et très applicatif. Cela signifie que certains mouvements peuvent mettre plusieurs années à se maîtriser. C'est pour cela que j'apprends beaucoup dans ma pratique que je reproduis naturellement dans le reste de ma vie. La patience, le travail répétitif, la précision, sont donc des notions que j'apprends chaque jour et qui m'aident dans mes études.
Est-ce que vos potes de l'Ensimag sont au courant ?
Bien sûr, mes potes sont au courant, et sont mes premiers supporters lors des compétitions et spectacle. Par ailleurs, lorsque j'ai une absence, ils me permettent de ne pas prendre de retard donc je les remercie.
Est-ce que vous avez gagné des concours ? des prix ?
J'ai participé à plusieurs battle, souvent en équipe, mais aussi en individuel. Notamment ma plus grosse compétition qui s'est déroulée cet été à la Réunion. Mon équipe lors de mes débuts à Saint-Etienne a remporté plusieurs prix nationaux, et je n'ai pas remporté encore de compétitions dans un format individuel, car je n'ai fait que des très grosses compétitions format battle, avec les meilleurs danseurs. Néanmoins, j'ai pu faire plusieurs podiums lors de concours chorégraphiques, notamment lors de l'événement Flow par exemple. J'ai aussi pu présenter une création tout au long de l'année dernière, avec 2 amis danseurs et beatboxer, dans des endroits merveilleux comme la Bastille. En individuel, j'ai aussi dansé lors d'événements importants comme le Gala de la Fondation Grenoble-INP, fait plusieurs shootings et interviews dont je suis fier et qui m'ont apporté beaucoup de visibilité.
Comment voyez-vous la poursuite de cette activité artistique une fois en poste, à la fin de votre 3A ?
Je considère le breaking comme une véritable passion dans laquelle je veux que ma vie se poursuive, car avant tout c'est vraiment ce qui me permet d'être heureux dans mon quotidien, et de prendre du plaisir dans ce que je fais. J'aimerai bien évidemment devenir un danseur reconnu à travers le monde, mais plutôt que de me fixer cet objectif, je préfère continuer mon train de vie, profiter de mes meilleurs années et si les occasions se présentent je les prendrai. D'ici là, je trouverai un travail qui me plaît et continuerai à exercer ma passion à côté.
Retrouvez l'interview réalisée par Grenoble INP :